Car ce secteur reconnu pour sa valeur historique est confronté à des fragilités croissantes. Pilotée par la municipalité avec le soutien de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), cette démarche doit préparer un futur dispositif d’accompagnement technique, administratif et financier à destination des propriétaires.
L’étude, confiée au bureau Urbanis, est en cours depuis juin 2025. Elle repose sur un diagnostic approfondi du bâti et des usages, mené par une équipe pluridisciplinaire associant architectes, urbanistes et spécialistes des copropriétés. À ce stade, plus de 90% des immeubles du périmètre ont déjà été visités.
Des constats techniques contrastés
Les premiers résultats font apparaître une situation hétérogène. Selon l’étude, 57% des immeubles ne présentent pas de problèmes techniques majeurs, tandis que 36% rencontrent des difficultés architecturales ou techniques importantes, à traiter à moyen terme. Et 7% des immeubles sont jugés en situation critique, nécessitant une intervention rapide.
Le diagnostic met également en évidence des fragilités structurelles du parc immobilier : 41% des logements privés sont classés E, F ou G au diagnostic de performance énergétique, 15% des logements sont potentiellement très dégradés, et 41% des logements locatifs pourraient être menacés d’interdiction de location. La part de propriétaires occupants est faible, avec 24%, soit deux fois moins que dans le reste de la ville.
L’étude souligne aussi le poids du logement à vocation touristique, qui représente environ 40% du parc de la vieille ville. Une part significative de ces logements serait en situation irrégulière ou en fin d’autorisation de changement d’usage. Le fonctionnement des copropriétés constitue un autre point de vigilance, avec 86% d’immeubles en copropriété, dont une partie non immatriculée ou confrontée à des difficultés de gestion.
Face à ces constats, l’OPAH-RU envisagée s’appuiera sur plusieurs leviers : prévention, incitation financière, accompagnement des propriétaires, mais aussi, si nécessaire, des mesures contraignantes pour lutter contre l’habitat indigne et faire respecter les obligations réglementaires.
Un calendrier jusqu’en 2027
Après la phase actuelle de diagnostic, l’étude doit s’achever début 2026, avant la définition, au printemps et à l’été, du scénario le plus adapté pour la vieille ville. Le lancement opérationnel de l’OPAH-RU est envisagé en 2027. Une réunion d’information s’est tenue ce jeudi, et un questionnaire en ligne a été ouvert afin d’associer habitants et propriétaires à la démarche.
Pour la Ville d’Annecy, cette étude constitue une étape préalable essentielle pour préserver durablement un patrimoine jugé "riche et fragile", renforcer la sécurité des immeubles et améliorer le cadre de vie des habitants du centre ancien.
