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Cluses : les abandons d'animaux ne cessent d'augmenter

Cluses : les abandons d'animaux ne cessent d'augmenter
Le nombre de chats accueillis à la SPA de Cluses a augmenté en 2025.

Comme chaque année, la SPA de Cluses tente de replacer les animaux abandonnés. Mais cette année, le nombre de chiens et de chats qu’elle a récupérés est en forte hausse.

Chaque année, les abandons d’animaux ne cessent de croître en France. Et pour le moment, 2025 n’échappe pas à cette réalité.
« Malheureusement, on n’est pas du tout sur des signes d’amélioration, parce qu’on a accueilli 20 chiens supplémentaires depuis janvier, explique Anne-Sophie Perriat, responsable du refuge de Cluses. En revanche, ce n’est pas un processus d’avant-été comme on pense d’habitude, avec les départs en vacances. Là, c’est vraiment depuis le début d’année, voire l’année dernière.»

Au sein de la structure de la vallée de l’Arve, ces demandes d’abandon sont très nombreuses.
« On est à 15 par semaine pour les chiens, ce qui fait 60 par mois, ce qu’on ne voyait pas il y a encore deux ans, indique la responsable du site. Les refuges ne sont pas assez grands pour accueillir toutes les demandes de prise en charge. »

"Le husky ne va pas se satisfaire d’une petite balade au bord de l’Arve"

Lorsque les gens cherchent des animaux, ils préfèrent parfois leur beauté avant de se pencher sur les à-côtés.
« Ce qui a peut-être changé par rapport à l’année dernière, c’est des gens qui n’ont plus le temps. C’est vraiment la phrase qu’on entend au téléphone ou par mail : “je n’ai plus le temps de m’en occuper”, estime Anne-Sophie Perriat. Et on a souvent des chiens qui sont plutôt jeunes, entre 9 mois et 2 ans. »

Ce qui l’a également marquée, c’est le manque de recul pris par certains propriétaires de chiens.
« À la base, il y a toujours ce problème de choix de la race. On ne se renseigne pas. On le prend par esthétisme, indique-t-elle. Par exemple, un malinois, c’est magnifique. Un malinois, c’est héroïque. On les voit en gendarmerie, on les voit dans les hélicoptères. Mais malheureusement il faut beaucoup s’en occuper. Il faut être digne d’avoir un malinois. Ça demande du temps et de l’activité. »

Elle estime que ce phénomène se produit également avec d’autres chiens nécessitant un minimum d’activité physique, comme le husky.
« Il ne va pas se satisfaire d’une petite balade au bord de l’Arve. Le husky, c’est un chien qui a des besoins aussi. On les voit bien, les mushers travaillent avec eux pour faire de l’activité sportive. »

Le pic est déjà atteint pour les NAC

Pour les animaux de plus petite taille, qui sont considérés comme des nouveaux animaux de compagnie (NAC), tels que les lapins ou les hamsters, le nombre d’abandons était déjà très élevé en 2024. Il y en a eu environ une centaine sur l’ensemble de l’année.
Lors des huit premiers mois de 2025, la tendance reste la même, autour de 65.
En revanche, une hausse chez les chats est notable.
« On a eu pas mal d’abandons de vieux chats. Et c’est vrai que c’est un coup dur pour eux de se retrouver à 15 ans loin de leur famille, de leur territoire. Donc souvent, on est obligé de passer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour être sûr qu’ils s’alimentent correctement, note Anne-Sophie Perriat. Il y a toujours un petit moment de dépression auquel on est très attentif. Après, une fois qu’ils vont bien, que le vétérinaire les a consultés et que tout est bon, ils passent en salle collective, où là ils ont plus d’espace, plus de liberté. Malheureusement, ils n’ont pas le jardin. »