En 2022, Zoé Pellicier lance « 3e manche », une marque d’upcycling et de recyclage des tenues de moniteurs de ski. Alors qu’elle n’a que 22 ans et qu’elle est également monitrice en Maurienne, la Savoyarde ne veut pas voir ces combinaisons finir à la poubelle. « Les seules solutions qui existaient étaient de les incinérer ou de les envoyer à l’autre bout du monde, explique-t-elle. Ce ne sont pas des méthodes écoresponsables. »
Ce pari un peu fou a pris de l’ampleur puisque Zoé travaille désormais avec de nombreuses écoles de ski. « Elles ont de la matière à me fournir, indique la jeune femme. Ensuite, ces structures me commandent des objets réalisés à partir de leurs combinaisons. L’avantage est que l’on peut laisser tous les logos. Ça donne des produits à leur image. »
Comme tous les entrepreneurs qui se lancent, il est nécessaire de passer beaucoup de temps sur le projet. « Du désassemblage à la confection, cela peut prendre plusieurs heures pour un sac cabas, par exemple. Je me suis entourée de professionnels en ce qui concerne la confection, mais je réalise l'ensemble des tests pour les nouveaux produits. »
Concernant les produits proposés, Zoé a débuté avec les fanions à médailles et les pochettes à carnet de cours de ski. Ces deux-là répondaient à un besoin des clients des écoles de ski.
Mais pour revaloriser l'entièreté des tenues, il a fallu s'adapter. « Au départ, je n'arrivais pas à recycler les capuches à cause de leur forme arrondie, se rappelle Zoé. Mais après plusieurs tests, on a finalement réussi à en faire des bananes. »
Les trousses de toilette sont également devenues très prisées. Pour celles-ci, l'entrepreneuse utilise les matelas des télésièges.
Dans le futur, Zoé aimerait travailler avec les équipementiers de sports d'hiver. « J'aimerais développer des gammes plus techniques qui s'adressent aux sportifs, explique-t-elle. Ce sont des tenues qui ont toutes les qualités requises pour être transformées dans le milieu du sport. »
Elle souhaite aussi travailler avec les fabricants des tenues neuves pour se pencher sur l'éco-conception et prendre en compte la fin de vie des combinaisons dès le départ.
La cheffe d'entreprise estime que l'ensemble des tenues professionnelles peut être recyclé, car les entreprises n'aiment pas que les salariés donnent les tenues, notamment pour veiller à leur image de marque.
