Semaine décisive pour les opposants au projet de retenue collinaire à La Clusaz

D’une capacité de près de 150 000 m3, cette retenue collinaire permettra d’alimenter les habitants de la commune en eau potable, mais aussi de produire de la neige de culture pour les canons à neige de la station.

Un projet plus que contesté par une partie des habitants et les associations environnementales de Haute-Savoie. Cinq d’entres elles ont d’ailleurs déposé un référé auprès du Tribunal administratif de Grenoble pour demander la suspension en urgence de l’autorisation accordée, et dont le verdict devrait être rendu ce jeudi. En attendant, de nombreux militants sont toujours mobilisés au sein d’une ZAD sur le plateau de Beauregard, pour empêcher le début des travaux. Benjamin Joyeux, membre d’EELV et militant, nous en dit plus sur les raisons de cette mobilisation.

C’est donc jeudi que sera rendu le verdict du référé suspension contre le projet de retenue collinaire. Contacté, le maire de La Clusaz n’a pas souhaité répondre à nos demandes d’interviews.  Il précise simplement vouloir "assurer la vie et l'avenir de son village en garantissant l'accès à l'eau potable"

Déclaration de DIDIER THEVENET, Maire de La Clusaz :

« La signature du Préfet - donc la décision de l’Etat – a déclaré d'utilité publique la création de la retenue d'altitude de la Colombière à La Clusaz. Cela confirme la nécessité de cette solution, pour les habitants du village et ceux de la Vallée des Aravis.
Notre sol ne retient pas l’eau. Et ma responsabilité, c’est d’assurer la vie et l’avenir de mon village, en garantissant notamment l’accès à l’eau potable pour les habitants et pour les agriculteurs, mais aussi pour maintenir les emplois, et financer ainsi notre transition. Car ici, les remontées mécaniques appartiennent à notre commune et financent donc la crèche, l’école, les logements sociaux, la mobilité...
Il ne s’agit pas de foncer tête baissée et ce n’est pas, ici, une « fuite en avant » : 5 ans d’études et de travail ont été menés, avant une concertation préalable – non obligatoire - et une enquête publique, pour analyser tous les sites possibles, avec des experts indépendants. Les observations enregistrées au cours de l’enquête auprès de nos habitants témoignent d’une réelle acceptation locale du projet (contrairement à ce qui est avancé par certains) : nous avons le soutien de la grande majorité de nos habitants.
Nous allons travailler sur les prochaines étapes de ce projet, mais là encore, on ne va pas faire n’importe quoi : nous respecterons la loi et le cycle de la nature. D’ailleurs, à La Clusaz, où les espaces naturels et agricoles occupent 93% du territoire, la forêt s’est agrandie de plus de 200 hectares en 60 ans, soit une augmentation de près de 30%. Et nous avons déjà pris des décisions fortes, jamais prises auparavant en disant non à l'agrandissement du domaine skiable et non à l'implantation d’un village club.
Nous sommes pleinement mobilisés sur la transition, sur notre diversification, sur notre plan de sobriété – qui ne se fait pas du jour au lendemain - ou encore l’habitat local, sur lequel nous menons des actions concrètes et des solutions innovantes…
Nous travaillons donc actuellement à notre échelle sur tous ces sujets pour l’avenir de notre village, au vu des enjeux qui nous attendent et dont nous avons déjà, ici, bien conscience. »