Si vous avez essayé d'aller dans une pharmacie ce jeudi, vous avez peut-être eu la mauvaise surprise de la trouver close. Et ce puisque 97% d'entre elles étaient fermées dans le cadre d'un mouvement national de protestation. Devant la Caisse primaire d'assurance maladie à Annecy, entre 300 et 400 professionnels de santé se sont donnés rendez-vous. Le cortège s'est ensuite rendu devant la Préfecture en scandant plusieurs slogans comme : "Pharmacies menacées, votre santé en danger", "Après les déserts médicaux, les déserts pharmaceutiques" ou encore "L'Etat veut fermer votre pharmacie".
"Mettre à mal l'accès aux soins pour les patients"
Ils ont demandé le retrait d'un décret pris le 4 août, qui diminue la remise sur les génériques et qui "met à mal notre trésorerie", explique Hélène Nicolli, co-présidente du syndicat des pharmaciens de Haute-Savoie. Avec ces problèmes financiers, les conséquences pourraient dramatiques. En France, d'après la pharmacienne de Saint-Jean-de-Sixt, un établissement ferme chaque jour et deux pharmacies ont déjà mis la clef sous la porte en Haute-Savoie. Pire, elle estime qu'il y aura "1000 fermetures d'ici fin 2026".
Avec ce décret, c'est aussi une rupture de stock de médicaments qui se profile, et qui a déjà commencé dans certains sites, ce qui "met à mal l'accès aux soins pour les patients". S'il est devenu courant de faire plusieurs kilomètres pour trouver un médecin, il n'est pas impossible que la situation soit la même pour les pharmacies selon Hélène Nicolli. Elle demande donc au gouvernement de revenir en arrière et à la suite d'une réunion avec des députés et sénateurs du département, les pharmaciens ont insisté sur la remise des génériques dans la loi.
